Publié dans Editorial

De la perfidie flagrante !

Publié le mercredi, 18 janvier 2023

Larousse définit le mot « perfide » en ces termes « Celui qui manque de loyauté, qui sous apparences aimables cherche à nuire ».
L’homélie mal placée de dimanche au Coliseum d’Antsonjombe continue toujours d’alimenter les débats. Simples citoyens, chrétiens fervents ou de nom, observateurs attitrés ou militants à gauche ou à droite du régime, la toile et les réseaux sociaux se livrent à des prises de bec ouvertes enflammées.
De ce sermon affecté du dimanche devant des milliers de fidèles et des invités de marque, entre autres des autorités publiques, il en ressort de la fourberie de l’église vis-à-vis de l’Etat. Entre l’Etat et l’Eglise se tissait, valable jusqu’à aujourd’hui, une relation « couci-couça », ni bien ni mal. Entre les prélats et les dirigeants politiques, c’est tout juste un « je t’aime moi non plus ». Dès l’aube de notre ère, l’Etat et l’église s’entretiennent de la fourberie, de la perfidie. Vatican avait eu du mal à imposer sa loi auprès des rois. Le comportement autoritaire des papes passait mal. Même topo au sein des églises réformées protestantes vis-à-vis de l’Etat mais à prendre avec une certaine dose de nuance. L’église n’a pas d’ordre à imposer à l’Etat. L’Etat, non plus, ne s’immisce pas aux affaires internes de l’église. N’empêche que certains dirigeants politiques, pour une raison ou une autre, courtisent l’église tandis que certains chefs d’église se prostituent auprès du régime en place, d’autres s’amusent à lancer des piques, de temps à autres, en direction des tenants du pouvoir.
A Madagasikara, c’est une histoire d’amour compliquée. Au début du XIX ème siècle, à l’aube de la mise en place de l’église par les missionnaires anglais, Radama 1er travaillait de pair avec ces pionniers pour édifier la colonne vertébrale de l’éducation dans son royaume. Par contre, la reine mère persécutait et chassait les hommes d’église. Il fallait attendre l’avènement au trône de son fils Radama II et les reines Ranavalona II et III pour que la situation se normalise et que l’église (protestante LMS) finit par s’installer au Palais. Les nouveaux arrivants, les colons, se méfièrent de l’église notamment celle de la LMS qui devient plus tard, à l’époque de l’indépendance en 1968, la FJKM. Des pasteurs tels  Ravelojaona ou Andriamanjato Richard furent très critiques vis-à-vis des régimes. A d’autres moments, ils collaborent avec les hommes du pouvoir. Pour tout dire qu’il n’y a pas de position figée. Il fallait faire la remarque que certains éléments de l’église émettent des avis que l’instance dirigeante n’assume pas forcément.
A Antsonjombe, il faut la part des choses. Quoiqu’on dise, le pasteur Zaka Andriamampianina n’est pas un simple homme d’église. Il figure sur le tableau des membres du Komity Foibe, vice-président de surcroît, ainsi quand il s’adresse lors d’une audience « solennelle » au cours d’un grand culte du genre à Antsonjombe ou une autre cérémonie officielle, il parle qu’on le veuille ou non, au nom de l’entité religieuse qu’il représente. Forcément, son intervention incarne l’image, la valeur et l’identité de la FJKM. Il illustre logiquement la position de l’entité dont il est parmi les premiers responsables. Sinon, la FJKM doit le désavouer publiquement. C’est difficile !    
De la perfidie flagrante, une faute lourde de la part d’un dignitaire religieux.

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Editorial

  • Constat accablant
    Lors de son périple qui devait l’amener à Amboasary-Atsimo et de retour pour rallier Taolagnaro, le Chef de l’Etat Rajoelina a eu droit à une douche froide qui l’a irrité. En effet, le numéro un du pays se mit en colère en constatant de visu des dysfonctionnements et des négligences des agents locaux en liaison avec des responsables à l’étage supérieur. Rajoelina s’insurge du fait que des responsables au niveau des Fokontany snobent carrément des consignes et instructions qu’il avait bien voulues transmettre lors de ses passages précédents notamment concernant le carnet biométrique pour chaque famille. L’Etat misait beaucoup sur l’usage à bon escient de cet instrument que chaque famille membre de la communauté (Fokontany) doit obligatoirement avoir en possession. Le père ou la mère de famille, selon le cas, est censé disposer et le garder soigneusement ce précieux outil. D’abord, on doit le remplir soigneusement avec l’aide des responsables…

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